La cité médiévale d'Erice en Sicile.

Sicile

Erice

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Erice, une fascinante cité médiévale

Cette ville doit son nom au mont Eryx, au sommet duquel elle s’accroche. Son charme montagnard est rendu plus manifeste encore par une météo imprévisible, qui peut passer en quelques minutes du grand soleil de l’après-midi au brouillard vespéral. Elle contrôle une vue imprenable sur Trapani en contrebas et la mer au-delà, le regard portant par temps clair jusqu’à Pantelleria, et fait ses délices de la plus renommée des pâtisseries de Sicile, Maria Grammatico.

Le mont Éryx était déjà légendaire dans l’Antiquité, tant pour son altitude (750 m) que pour son importance spirituelle. Eryx était en effet le fils de Boutès (l’un des Argonautes) et Aphrodyte, à laquelle un culte fut très tôt rendu ici. Aujourd’hui, Erice n’a plus grand-chose d’un sanctuaire : temples et couvents ont cédé la place à des boutiques de tapis vendant les célèbres frazzate (tapis colorés) et à d’innombrables étals de souvenirs. Cela dit, l’endroit n’est que venelles enchâssées entre de hauts murs, cours secrètes et niches votives, que l’on appréciera mieux à la saison basse, ou le soir et tôt le matin en été.

Le Castello di Venere fut édifié au XIIe siècle par les Normands à l’emplacement d’un temple de Vénus, sur ce qui avait été de longue date un lieu sacré pour les Élymes, les Phéniciens, les Grecs et les Romains. S’il est impossible d’en explorer l’ensemble, on peut malgré tout arpenter la pelouse de la cour intérieure et admirer les vestiges des fondations, flanqués d’un imposant rempart en pierre du IVe siècle av. J.-C. qui, selon la légende, serait l’œuvre de Dédale. Et c’est sans compter le superbe panorama, avec, d’un côté, San Vito Lo Capo et, de l’autre, les salines de Trapani.

Le Real Duomo fut construit en 1314, commandé par un Frédéric III d’Aragon reconnaissant qui s’était réfugié à Erice pendant la révolte des Vêpres siciliennes (1282-1314). Des matériaux provenant du temple de Vénus fut réemployés pour élever cette église fortifiée, aux formes massives. L’intérieur fut remodelé dans le style néogothique en 1865, mais les chapelles, du XVIe siècle, furent conservées. À côté de la cathédrale s’élève son campanile, la Torre di Federico, percé de baies géminées et couronné de créneaux. Il possède 6 cloches et fait 28 m de haut. Du sommet, qui s’atteint par un escalier en vis de 108 marches, la vue est impressionnante.

La cathédrale et le campanile font partie des 11 sites du Museo di Erice La Montagna del Signore, un parcours muséal qui vise à mettre en valeur l’important patrimoine religieux de la ville. Il comprend différents lieux d’exposition permanente, comme l’ancienne sacristie de la cathédrale, qui recèle des œuvres d’art sacré, en particulier des calices, des chandeliers et divers objets en argent des XVe et XVIe siècles. 

Erice est également réputée dans toute la Sicile pour ses dolci ericini (pâtisseries aux amandes), et vous croiserez autant de pâtisseries que de restaurants dans le centre historique. La ville étant très touristique, le rapport qualité-prix n’y est toutefois pas toujours optimal.

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