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Publié le 24/04/2025 13 minutes de lecture
Entre sites antiques, villes d’art et merveilles naturelles, l’Italie abrite une quantité exceptionnelle de trésors inestimables. Avec 60 sites inscrits à l’UNESCO (selon le dernier comptage), la Bella Italia est le pays qui en recense le plus au monde. Des chefs-d’œuvre architecturaux de Florence aux merveilles côtières des Cinque Terre, en passant par site archéologique de Pompéi, découvrez les plus beaux sites italiens classés au patrimoine mondial de l’Unesco !
Les destinations italiennes classées à l’Unesco
Florence et son centre historique
Là où l’art a changé le monde
Bien des villes savent séduire, émouvoir, marquer durablement le cœur des voyageurs. Mais rares sont celles qui donnent le sentiment profond d’avoir façonné le destin de l’humanité. Florence est de celles-là.
Berceau de la Renaissance, elle a été le théâtre d’une effervescence artistique, intellectuelle et sociale sans précédent. Au XVe siècle, cette cité toscane devient un creuset de génies — de Brunelleschi à Michel-Ange, de Botticelli à Léonard de Vinci — qui vont révolutionner la manière de penser, de créer, de voir le monde.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982, le centre historique de Florence concentre une richesse patrimoniale incomparable : la coupole audacieuse du Duomo, les trésors de la Galerie des Offices, les arches du Ponte Vecchio enjambant l’Arno…

La côte Amalfitaine
Un balcon suspendu entre ciel et mer
Accrochée aux falaises vertigineuses du sud de la péninsule italienne, la côte Amalfitaine déroule son ruban de villages pastel, de jardins en terrasses et de routes en lacets surplombant une mer d’un bleu profond. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, elle incarne l’équilibre parfait entre beauté naturelle et génie humain.
Ici, la nature escarpée a contraint les hommes à bâtir en défiant la gravité. Résultat : des cités comme Amalfi, Positano ou Ravello, véritables nids d’aigle ornés de coupoles, de cloîtres et de belvédères. Les cultures de citronniers, les vignes suspendues au-dessus de l’eau et les sentiers muletiers dessinent un paysage rural façonné depuis l’Antiquité.
Venise et sa lagune
Un chef d’œuvre architectural en péril
Venise est bien plus qu’une ville : c’est une œuvre d’art. Ici, même les plus modestes édifices abritent les traces des plus grands maîtres – peintres, sculpteurs, architectes – venus d’Italie et d’ailleurs. La cité des Doges incarne l’union parfaite entre élégance architecturale et vision urbaine audacieuse.
Sa lagune témoigne d’un rapport unique entre l’homme et la nature : un équilibre subtil, né d’un défi relevé au fil des siècles. Ensemble, Venise et sa lagune, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987, forment un paysage culturel d’une rare harmonie.
Mais ce joyau est aujourd’hui menacé. Le surtourisme, la montée des eaux, l’érosion, les vibrations des bateaux… fragilisent un écosystème déjà délicat. Et pourtant, malgré cette précarité, la place Saint-Marc, les canaux serpentins, les palais gothiques et les îles colorées de Murano et Burano continuent de fasciner le monde entier.

Rome et son centre historique
Quand l’histoire se vit à ciel ouvert
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1980, le centre historique de la Ville Éternelle est l’un des ensembles patrimoniaux les plus vastes et les plus riches au monde, tant par son étendue que par la concentration de ses sites historiques.
Le périmètre protégé suit les anciens murs d’Aurélien, édifiés au IIIe siècle après J.-C., englobant plus de 1 200 hectares. À l’intérieur de ces limites, Rome a connu son apogée, devenant pendant plus de mille ans le cœur palpitant du monde antique, puis le berceau de la chrétienté et un phare de la Renaissance.
Du Colisée, emblème impérial, au Panthéon, miracle d’ingénierie romaine, de la Fontaine de Trevi, joyau baroque, à la Chapelle Sixtine, chef-d’œuvre de Michel-Ange situé au cœur du Vatican, chaque monument est un témoignage grandeur nature de l’héritage culturel, artistique et spirituel de l’humanité.
Portovenere, Cinque Terre et les îles Palmaria, Tino et Tinetto
Des villages arc-en-ciel suspendus entre mer et montagnes
Entre mer cristalline et reliefs escarpés, ce coin de la Riviera ligure déploie une beauté à la fois saisissante et délicate, où la nature, d’une intensité presque dramatique, se marie harmonieusement à l’empreinte de l’homme. Cette région a su préserver un patrimoine vivant, façonné par les siècles, entre traditions locales et ingéniosité paysanne.
Depuis 1997, l’UNESCO protège ce joyau côtier qui s’étend à l’est de Gênes, des Cinque Terre au promontoire de Portovenere, jusqu’aux îles de Palmaria, Tino et Tinetto.
Au cœur de ce site classé, le parc national des Cinque Terre regroupe cinq villages pittoresques – Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore – accrochés à flanc de falaise. Leurs maisons aux façades éclatantes, leurs criques secrètes, leurs vignes en terrasses et leurs sentiers suspendus entre ciel et mer composent un décor de carte postale, devenu emblématique de l’Italie.

Le centre historique de Naples
Un kaléidoscope de cultures au pied du Vésuve
Vivant, intense, foisonnant : le centre historique de Naples est une expérience sensorielle autant qu’un trésor architectural. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995, il raconte plus de 27 siècles d’histoire ininterrompue, du tracé antique de la Neapolis grecque aux fastes baroques du Royaume des Deux-Siciles.
Ici, chaque ruelle déborde de vie : des scooters qui slaloment entre les églises et les échoppes, des places ensoleillées où résonnent les rires, des balcons fleuris surplombant les Spaccanapoli, cette artère emblématique qui coupe la ville en deux. Entre les catacombes paléochrétiennes, les cloîtres gothiques, les palais espagnols et les pizzerias historiques, Naples est un palimpseste vibrant, une ville où chaque pierre semble vibrer au rythme du Sud.
Le centre historique de Naples, c’est aussi un condensé de traditions populaires, de croyances vivaces, de cuisine de rue et de créations artistiques qui font de cette ville un monde en soi. Profondément italienne, mais farouchement napolitaine.
Les plus beaux sites historiques et monuments classés à l’Unesco
Les portiques de Bologne
Une ville qui marche à l’ombre de son histoire
À Bologne, l’architecture ne se contente pas d’être contemplée : elle se parcourt, elle s’habite, elle abrite la vie quotidienne. Avec plus de 60 kilomètres de portiques dans le seul centre historique – et jusqu’à 62 kilomètres dans toute la ville –, la capitale de l’Émilie-Romagne offre un paysage urbain unique, où l’espace public et le privé s’entrelacent sous une même voûte.
Inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2021, ces portiques ne sont pas seulement un emblème esthétique de la ville : ils incarnent un mode de vie, une philosophie de l’habiter. Nés dès le Moyen Âge, d’abord en bois puis en pierre ou en brique, ils répondaient à un besoin concret d’agrandir l’espace habitable sans empiéter sur la rue. Mais très vite, ils sont devenus le théâtre d’un quotidien citadin fluide, à l’abri de la pluie ou du soleil, entre commerces, cafés, étudiants et flâneurs.
Chaque portique a son caractère : majestueux et solennel sous les grandes arcades de l’université, discret et intime dans les quartiers résidentiels, populaire et animé autour des marchés. Le plus célèbre est sans doute celui de San Luca, qui serpente sur près de 4 kilomètres jusqu’au sanctuaire perché sur la colline, formant la plus longue galerie couverte du monde.

Les trulli d’Alberobello
Un village de contes de fées au cœur des Pouilles
Dans le sud de l’Italie, au cœur des Pouilles, le village d’Alberobello semble tout droit sorti d’un livre de contes. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996, il est célèbre pour ses trulli, ces habitations rurales en pierre sèche, coiffées d’un toit conique, construites sans mortier selon une technique ancestrale.
Leur origine remonte à une époque où l’ingéniosité paysanne devait contourner les lois : en bâtissant des maisons faciles à démonter, les habitants échappaient à l’impôt foncier. Ce pragmatisme a donné naissance à une forme d’architecture vernaculaire unique au monde.
Les villas et jardins des Médicis en Toscane
L’harmonie entre nature, art et pouvoir
Les villas des Médicis en Toscane incarnent une révolution silencieuse née à la croisée du pouvoir, de l’art et de la nature. À la fin du Moyen Âge, et plus encore à l’époque de la Renaissance, les Médicis ont donné corps à une nouvelle ambition politique, économique et esthétique : celle de créer des lieux somptueux, où les élites pouvaient cultiver le savoir, pratiquer les arts, gérer leur territoire… et savourer les plaisirs d’une vie raffinée.
Réalisées entre le XVe et le XVIIe siècle, les 14 sites inscrits à l’UNESCO depuis 2013 (12 villas et 2 jardins) se déploient dans les collines toscanes, entre Florence, Fiesole, Poggio a Caiano et d’autres localités au charme discret. Par leur conception novatrice — à la fois dans la forme et dans la fonction — ces demeures ont profondément influencé le mécénat culturel européen, tout en redéfinissant le rapport entre l’homme et le paysage.

La Vallée des Temples d’Agrigente en Sicile
L’éclat éternel de la Grande Grèce
C’est un chant de pierre et de lumière qui résonne depuis plus de deux millénaires, porté par le vent entre les amandiers en fleurs, les agrumes parfumés et les oliviers millénaires. Sur ce plateau rocheux baigné de soleil, les colons rhodiens et crétois fondèrent en 580 av. J.-C. la somptueuse Akragas, que le poète Pindare décrivit comme « la plus belle ville des mortels ».
Aujourd’hui, sur la côte sud de la Sicile, les temples d’Agrigente dominent encore la mer. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, le site – connu sous le nom de Vallée des Temples – constitue l’un des ensembles grecs les mieux préservés au monde.
Certains édifices semblent avoir traversé le temps sans fléchir : le temple de la Concorde, magnifiquement conservé, s’élève comme un pur manifeste de l’ordre dorique, tandis que les ruines imposantes des temples d’Héra ou de Zeus Olympien témoignent encore de la grandeur d’une civilisation qui mêlait raffinement, science et spiritualité.
Pompéi, Herculanum et Torre Annunziata
Quand le temps s’est arrêté sous la cendre
Il y a des lieux où l’histoire a laissé des traces ; et d’autres où elle s’est figée, saisie dans l’instant comme par un souffle divin ou tragique. Pompéi, Herculanum et la villa d’Oplontis à Torre Annunziata en sont les plus saisissants exemples. En 79 apr. J.-C., l’éruption cataclysmique du Vésuve a enseveli ces villes romaines sous une pluie de cendres et de pierres ponces, interrompant brutalement la vie quotidienne — et la conservant, comme dans un écrin.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, ce site exceptionnel offre une plongée unique dans la vie quotidienne de l’Antiquité romaine, avec une précision quasi miraculeuse. À Pompéi, les rues pavées, les maisons patriciennes, les thermes, les boulangeries et les fresques murales sont autant de témoignages intacts de la grandeur passée. À Herculanum, mieux préservée encore, on admire les structures en bois, les étages, les objets du quotidien restés à leur place comme si les habitants s’étaient simplement absentés. À Torre Annunziata, la somptueuse villa d’Oplontis, attribuée à Poppée, épouse de Néron, dévoile une richesse et un raffinement dignes des élites impériales.

Les merveilles naturelles de l’Italie classées à l’Unesco
Les Îles Éoliennes
Une leçon de géologie à ciel ouvert
Au nord de la Sicile, émergeant des flots Tyrrhéniens telles des sentinelles volcaniques, les îles Éoliennes forment un archipel spectaculaire où terre, feu, mer et vent composent un paysage à la beauté brute et élémentaire. Depuis 2000, elles sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, non seulement pour leur valeur esthétique mais aussi pour leur importance scientifique : elles constituent un terrain d’observation privilégié pour l’étude des phénomènes volcaniques.
Composé de sept îles principales, l’archipel offre un spectacle naturel unique, où chaque île possède son caractère. À Stromboli, le volcan est toujours actif et offre, la nuit venue, des gerbes incandescentes visibles depuis la mer. À Vulcano, les fumerolles, les bains de boue sulfureuse et l’odeur de soufre rappellent la puissance tellurique de la nature. À Salina, ce sont les vignes et les câpriers qui tapissent les pentes douces, produisant la célèbre malvoisie locale.
Si la mer turquoise et les plages de carte postale attirent d’abord les visiteurs, l’archipel est bien plus qu’un décor de rêve : c’est, un véritable manuel d’archéologie vivante qui retrace les grandes étapes de l’évolution humaine, du Néolithique à nos jours. C’est aussi un paradis pour les randonneurs, avec des sentiers escarpés menant à des cratères, des belvédères et des criques secrètes où la nature règne en majesté.
L’Etna
Le souffle du monde sous les pieds
Imprégné du souffle des anciens mythes, l’Etna est bien plus qu’un volcan : c’est une présence vivante, un géant de feu dont l’ombre plane sur la Sicile orientale. Il domine le paysage, façonne les villes et imprègne l’imaginaire collectif. Sa puissance s’exprime jusque dans les eaux de la mer Ionienne, où les rochers d’Aci Trezza émergent comme de silencieux témoins d’une époque révolue, vestiges d’une des premières phases éruptives du volcan.
La pierre de lave de ses flancs a nourri l’architecture locale : elle compose les rues, érige les églises, fortifie les châteaux, et s’insinue dans la trame urbaine comme un fil noir tissé par la nature elle-même. Mais l’Etna n’est pas un vestige figé dans le passé — il est vivant, en mutation constante, gardien des ères géologiques anciennes et acteur d’une transformation perpétuelle du territoire.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2013, il s’étend sur près de 20 000 hectares protégés au sein du parc naturel de l’Etna, à des altitudes extrêmes où se côtoient rudesse et beauté.
Sur le plan écologique, l’Etna présente une variété de milieux naturels saisissante : du maquis méditerranéen qui prospère à basse altitude, bercé par les influences marines, jusqu’aux zones désertiques près des cratères, où la végétation disparaît dans un paysage lunaire. Symbole de cette adaptation, le genêt de l’Etna incarne l’esprit de résilience : il fleurit sur les terres noires et arides, là où la lave a tout détruit, illustrant parfaitement la ténacité des Siciliens, qui vivent depuis toujours en symbiose avec “la Montagne”.

Les collines du Prosecco
Le mariage entre nature, culture et tradition viticole
Au cœur de la Vénétie, entre Cônegliano et Valdobbiadene, s’étendent les collines du Prosecco, un paysage modelé par le travail humain et les cycles naturels du vin depuis des siècles. Inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2019, ces collines sont un témoignage vivant de l’histoire de la viticulture depuis près de 2000 ans.
Les terrasses qui ornent ces collines sont un spectacle à couper le souffle. Des routes, tantôt sinueuses, tantôt droites, nous conduisent à la découverte d’églises, d’abbayes, de villages pittoresques nichés parmi les rangs de vignes, et de châteaux qui surplombent le territoire.
Au détour de ces chemins, on trouve les caves où naît l’un des vins les plus célèbres et les plus appréciés au monde, le Prosecco, symbole de la convivialité et de l’art de vivre italien.
Le Piémont et ses paysages viticoles
L’harmonie entre homme et nature
Au cœur de l’Italie, le Piémont s’impose comme un paysage viticole unique inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2014. Ces collines, entre Langhe, Monferrato et Roero , sont façonnées par la main de l’homme depuis des siècles. La région est le berceau de certains des vins les plus prestigieux du monde, tels que le Barolo et le Barbaresco, dont la réputation dépasse largement les frontières italiennes.
Les paysages viticoles du Piémont sont d’une beauté incomparable : des collines douces couvertes de vignes en terrasses, ponctuées de villages pittoresques, de châteaux médiévaux et de caves centenaires.

Les Dolomites
Quand la nature italienne tutoie les cieux
Montagnes majestueuses par excellence, les Dolomites dressent leurs cimes vertigineuses comme des belvédères sur un passé englouti. Il y a des millions d’années, ces sommets impressionnants formaient le lit d’un océan tropical, peuplé de poissons multicolores, de coraux ondoyants, d’anémones lumineuses et de colonnes de bulles éclatantes.
Aujourd’hui, parcourir les forêts et les prairies qui mènent à ces cimes, c’est fouler les vestiges d’un monde marin disparu. La roche qui les compose, unique en son genre, se transforme au fil des heures : blanche et lunaire en plein jour, elle s’embrase de reflets roses au crépuscule, comme si elle vibrait d’une passion secrète. Sous la pluie, elle scintille, traversée de mille larmes minérales.
Les routes de vallée et les sentiers d'altitude tissent un réseau délicat entre lacs alpins, crêtes panoramiques et villages pittoresques, reliant les paysages autant que les langues, dialectes et cultures qui forment cet archipel de pierre et d’histoire.
Inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2009, les Dolomites offrent sans doute l’un des plus somptueux panoramas alpins d’Europe. Un véritable sanctuaire pour randonneurs, alpinistes, photographes et amoureux de la nature en quête de beauté brute.

Les sites méconnus classés à l'Unesco
Urbino et son centre historique
La ville idéale entre passé glorieux et avenir vivant
Au cœur des collines ondoyantes des Marches, Urbino resplendit comme une perle rare. Son âge d’or remonte au XVe siècle, lorsque le génie visionnaire de Frédéric de Montefeltre et de son fils Guidobaldo transforma ce paisible bourg médiéval en une cour princière raffinée et en un centre névralgique de la pensée humaniste. Urbino devient alors un foyer de la Renaissance, attirant les plus grands artistes et intellectuels de son temps.
Cette splendeur n’a rien perdu de son éclat : se promener à Urbino, c’est comme feuilleter un livre d’art grandeur nature. Sur un territoire d’à peine un kilomètre carré, le centre historique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO récèle de trésors comme le Palais Ducal ou la Galerie nationale des Marches.
Ville idéale de la Renaissance, modèle d’équilibre entre art, urbanisme et pouvoir, Urbino demeure une étape incontournable d’un voyage dans les Marches. Mais la cité ne se contente pas de vivre dans le passé : animée par la vie universitaire et par l’énergie de ses étudiants, elle a su conserver sa vitalité et adapter son offre culturelle et touristique aux temps présents.
Vicence et les villas de Palladio
L’harmonie de la pierre
Au cœur de la Vénétie, Vicence se distingue comme un manifeste architectural à ciel ouvert, profondément marqué par le génie d’Andrea Palladio, l’un des plus grands architectes de la Renaissance. C’est ici que ce maître de la symétrie et des proportions classiques a donné naissance à un style intemporel, devenu référence à travers le monde : le palladianisme.
Son influence dépasse largement les frontières de l’Italie : les principes palladiens ont inspiré des générations d’architectes, de la France à l’Angleterre, jusqu’aux États-Unis, où ils ont façonné de nombreux bâtiments officiels.
À Vicence, le centre historique concentre des œuvres majeures, telles que la Basilique Palladiana, le Théâtre Olympique — premier théâtre couvert de l’époque moderne — ou encore les élégants palais urbains qui jalonnent les rues paisibles de la ville.
Mais c’est dans la campagne environnante que s’épanouit pleinement la vision de Palladio, à travers les villas palladiennes : véritables temples ruraux, elles incarnent une alliance parfaite entre fonction agricole et idéal esthétique. Parmi les plus célèbres, la Villa Rotonda (ou Villa Almerico Capra), chef-d’œuvre absolu de symétrie, domine le paysage avec une grâce intemporelle.
Le classement UNESCO reconnaît 23 monuments palladiens dans Vicence et 24 villas réparties dans la Vénétie : un patrimoine exceptionnel, qui reflète une nouvelle conception de l’habitat, tournée vers la raison, la nature et la beauté.

Les Sassi et les églises rupestres de Matera
L’âme millénaire du sud de l’Italie
Nichée dans les terres arides de la Basilicate, Matera fascine. Ses célèbres Sassi, deux quartiers troglodytiques creusés dans la roche calcaire, offrent un témoignage unique de l’habitat humain ininterrompu depuis la préhistoire. Ce labyrinthe minéral est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1993.
À flanc de ravin, les habitations, les citernes, les ruelles et les escaliers semblent naître directement de la roche. Les églises rupestres, ornées de fresques byzantines et sculptées à même la paroi, révèlent la profondeur mystique de cette cité troglodytique.
Longtemps considérée comme un symbole d’arriération, Matera est aujourd’hui reconnue comme un modèle de résilience et de renouveau culturel. Élue Capitale européenne de la culture en 2019, elle a su réinventer son identité sans renier ses racines profondes.
Ivrée, cité industrielle du XXe siècle
Quand l’industrie devient utopie urbaine
À première vue, Ivrée apparaît comme une paisible cité du Piémont. Pourtant, au XXe siècle, elle fut le théâtre d’une expérience unique : celle d’une ville industrielle pensée comme un modèle d’harmonie entre travail, progrès social et innovation architecturale.
C’est à Adriano Olivetti, entrepreneur éclairé et humaniste, que l’on doit cette métamorphose. Héritier de la célèbre entreprise de machines à écrire Olivetti, il imagina dès les années 1930 un modèle industriel profondément novateur, mêlant productivité et bien-être des employés, en rupture avec la logique purement capitaliste de son temps.
À Ivrée, on ne se contentait pas de produire : on vivait, on pensait, on créait. Le projet urbain inclut des logements pour les ouvriers, des services sociaux, des écoles, des crèches, mais aussi des bâtiments à l’architecture moderne et fonctionnelle, signés par les plus grands architectes italiens de l’époque comme Figini, Pollini ou Vittoria.
Ce patrimoine est aujourd’hui reconnu par l’UNESCO comme un exemple remarquable d’aménagement urbain industriel, où l’innovation technologique s’est accompagnée d’un progrès social et culturel.

Envie de prolonger l'aventure ? Le site leggereisitiunesco.it recense tous les sites italiens inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il offre également une série de podcasts, de vidéos et un livre en PDF qui, pour la première fois, mettent en lumière l’histoire de ces 60 sites à travers les yeux des écrivains ayant, au fil des siècles, célébré leur valeur, leur singularité et leur beauté.