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Publié le 14/02/2023 6 minutes de lecture
Le Tōhoku signifie littéralement « nord-est » en japonais : c’est sous ce nom que l’on a l’habitude de désigner le nord de l’ile principale du Japon, Honshū. Bien que proche de Tokyo, cette région demeure sauvage et reculée, pour une raison simple, qui fait tout son attrait : son relief. Les massifs volcaniques, recouverts de neige et laissant mijoter des sources d’eau chaude bien cachées, ont longtemps protégé ses habitants du reste du monde ; ils y ont développé une culture et des arts, singuliers. Poupées de papier mâché, musique, lanternes colorées : c’est un Japon aux paysages intacts et aux coutumes profondément enracinées dans ce sol bouillonnant qui vous attend là-bas. Voici 9 expériences à vivre pour toucher au plus près l’essence de ce « Japon nordique ».

Yamagata : temples vertigineux et gorges chatoyantes
En visitant Yamagata-ken (préfecture de Yamagata), vous serez récompensés par la beauté des panoramas sur le littoral et des chaînes de montagnes, chantés par le légendaire poète voyageur Basho. Les sources chaudes en altitude de Zao Onsenet sa station de ski, l’une des plus vastes de Tohoku, ou encore le temple de Risshaku-ji, perché sur une falaise, raviront autant les amateurs de sensations fortes que d’expériences mystiques.
Découvrir la face cachée de Yamadera
Immortalisé par Basho dans La Sente étroite du Bout-du-monde (1689), Yamadera abrite des temples uniques, dont le fameux « temple des pierres levées » (celui de Risshaku-ji), qui se dresse au sommet d’un escalier de pierre au 1015 marches érodées par les éléments au fil des siècles. Le village fut fondé en 860 par des prêtres qui apportèrent ici le feu sacré. Mais, au-delà de cet incontournable temple historique se trouve Mine no Ura (et les ruines de Tarumi), qui constituent un « Yamadera caché » : c’est là, dit-on, que le temple fut originellement construit avant d’être déplacé sur son site actuel. On y accède au terme de 30 minutes de marche montante dans la forêt. Une demi-journée suffit à visiter les deux sites : plus de renseignements ici

Naviguer dans les gorges du fleuve Mogami
Prenant naissance au mont volcanique Nishiazuma, le fleuve Mogami traverse toute la préfecture de Yamagata, sur 229 kilomètres, pour se jeter dans la mer du Japon. Son parcours a creusé des gorges de toute beauté (également chantées par Basho), particulièrement envoûtantes l’automne, lorsque la végétation sur ses bords se pare de mille nuances ; une façon mémorable de profiter de ce spectacle consiste à vous offrir une petite croisière sur le fleuve, à partir du village de Toazwa : sur 12 kilomètres, des marins en costumes traditionnels vous mèneront dans la superbe nature des gorges de Mogami avec chants et légendes locales ! Plus de renseignements ici

Aomori : lanternes, shamisen et pommes miraculeuses
A l’extrémité nord de Honshu et donc du Tohoku, Aomori fait se côtoyer volcans fantomatiques et sacrés autour de l’Osore-zan, rives verdoyantes du Towada-ko et mystérieuses montagnes d’Hakkoda. Aomori accueille l’un des plus célèbres festivals de tout la Japon, ainsi que des onsen réputés.
Peindre vos propres lanternes et éventails traditionnels
Chaque année au mois d’août de splendides chars illuminés défilent dans les rues d’Aomori, suivis par des milliers de danseurs chantant à tue-tête. Il s’agit de l’Aomori Neputa Matsuri Festival. Cette fête, l’une des plus célèbres du Japon, se prépare et se vit tout au long de l’année : les visiteurs peuvent ainsi confectionnés des lanternes (souvent à partir de chutes de papiers du Kuroishi Nebuta Festival) et les peindre à la main au magasin Irodori, dans la rue historique Kamise de la ville de Kuroishi où Nebuta et Neputa Matsuri se tiennent. Dans cet atelier-boutique enchanteur, vous pourrez évidemment acquérir l’une des créations inspirées, et participer à un atelier pour en confectionner une vous-même. Plus de renseignements ici.

Écouter un concert de shamisen
Le shamisen est un petit instrument à cordes dont le nom signifie d’ailleurs « trois cordes parfumées » ; il en existe des styles régionaux différents au Japon, et celui d’Aomori, appelé Tsugaru shamisen, à une histoire bien particulière : on dit en effet qu’il était, traditionnellement, joué par des mendiants aveugles. Aujourd’hui, son tempo particulièrement rythmé en font le style le plus populaire du pays. Vous pourrez écouter l’un des meilleurs interprètes du Tsugaru shamisen lors de l’un des concerts de Kohei Shibuya, organisés presque quotidiennement à l’hôtel se doublant d’un onsen KAI Tsugaru, dans la ville d’Owani. Vous serez même invité à essayer de jouer de l’instrument. Plus de renseignements ici.

Accomplir un miracle en mangeant une pomme à Hirosaki
Fondée à l’époque féodale, la cité historique de Hirosaki est l’un des pôles culturels incontournables de Tohoku. Au pied du majestueux mont Iwaki, la ville conserve, intactes, de nombreuses constructions anciennes, parmi lesquelles des temples, concentrés dans un quartier dédié. Une autre caractéristique étonnante de la ville est sa passion pour… la cuisine française !
Beaucoup de restaurants sont influencés par la gastronomie bleu blanc rouge, et proposent une attirante cuisine fusion ; c’est le cas notamment du restaurant Yamazaki, où vous pourrez déguster le fruit de ce mariage réussi, une soupe froide de « pomme miracle » (la région est la plus grande productrice de pommes du pays !), qui doit son nom à la légende voulant qu’un fermier l’ai trouvée au bout de dix ans de recherche d’un remède pour son épouse malade. Plus de renseignements ici.

Akita : sources chaudes et mets raffinés
Les monts Oū-sanmyaku et Dewa ont des siècles durant isolé la région d’Akita, et aujourd’hui encore vous n’y rencontrerez que des constructions éparses, à l'exception des centres-villes. Ces montagnes dissimulent des sources chaudes reculées, parmi les plus agréables du Japon : ce qui a vu se développer des « villages de sources chaudes », appelés là-bas onsen-kyo, de toute beauté.
Rentrer dans le luxe et la volupté d’un onsen au Yukemuri no Yado Onsen Hotel
Inazumi Onsen est l’un des plus anciens resorts de onsen de la région d’Akita où vivre une expérience à la fois traditionnelle et hors-normes : les bains, élégants, donnent sur les montagnes, et déjà dans votre chambre, au design élégant et boisé, vous pourrez profiter des sources d’eau chaude dans votre baignoire. Un endroit idéal pour oublier le temps qui passe, entouré de nature, et profiter du restaurant de l’hôtel pour un dîner arrosé de saké. Plus de renseignements ici.

Goûter aux meilleures sauces soja brassées à Kakunodate
Fondée en 1620, Kakunodate est souvent surnommée la « petite Kyoto » : dans ses rues, le temps des samouraïs ne paraît plus lointains. Son buke yashiki (quartier des samouraïs), succession de résidences entourées de cerisiers et de jardins soignés, est en effet un témoin vivant de l’histoire et de la culture japonaises. Mais on vient à Kakunodate – qui fait aujourd’hui partie de la commune de Semboku – pour goûter les sauces soja et miso brassées depuis 170 ans par la Brasserie Ando : au sein de ses bâtiments en brique, on continue à employer aliments naturels, techniques traditionnelles et manuelles, dépourvues de tout ajout d’additifs. La brasserie, qui dispose d’un café, est en outre l’un des rares endroits de la région où vous pourrez assister à un spectacle de danse traditionnelle de maikos et de geishas. Plus de renseignements ici.
Déguster les délices du grand nord
Dans le Tohoku, manger se résume à des plaisirs simples : profiter des richesses de la terre et de la mer. On peut citer le gyu-tan, de la langue de bœuf grillée aux charbons de bois, ou kiritanko-nabe, du riz écrasé embroché sur des piques en cèdre japonais et grillé au charbon de bois, puis servi dans un bouillon de poulet et de sauce soja avec des légumes. L’une des vedettes de la région d’Akita est, justement, son poulet, connu sous le nom de Hinai Jirodi ; pauvre en graisse mais riche en goût, il est réputé pour être l’un des meilleurs du Japon. Servi dans un bol en bois sur du riz, c’était autrefois un mets de seigneur, que vous pourrez déguster au restaurant Akita Hinaiya, plébiscité par les habitants, dans la ville d’Odate. Plus de de renseignements ici.

Fukushima : papier mâché et résilience
La préfecture de Fukushima, qui se remet de la tragédie de 2011, est surtout la porte d’entrée orientale du Tohoku. Les montagnes caractéristiques du nord commencent à s’y dessiner, et les étendues sauvages du beau plateau de Bandai attirent les randonneurs. On peut également y trouver un village d’artisans unique en son genre : à Takashiba.
Fabriquer votre poupée en papier mâché à Dekoyashiki
Dekoyashiki, on construit depuis des siècles des poupées en papier mâché, expressives et peintes avec des couleurs vives ! Cette tradition permettait aux villageois d’autrefois de compléter leurs revenus durant l’hiver. Vous pourrez, évidemment, acheter l’une de ces poupées dans la boutique de la petite ville de Miharu, ou bien en fabriquer une vous-même ! Plus de renseignements ici.

S’attabler au restaurant Best table
Pour accéder à le village de Dekoyashiki, vous passerez par la ville de Koriyama ; au cours de votre halte, n’hésitez pas à vous rendre au restaurant Best table : bordant un jardin et dotée d’une agréable terrasse, cette adresse s’achalande en ingrédients de saison auprès de fermiers durement impactés par le séisme de 2011. Un repas là-bas contribue à les soutenir ! Plus de renseignements ici.