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Publié le 24/06/2016 3 minutes de lecture
Difficile de choisir parmi les 227 îles que compte l’archipel grec des Cyclades : toutes ont des attraits bien spécifiques, même si on y retrouve partout maisons blanchies à la chaux, églises aux dômes bleus et mer turquoise. Si vous recherchez calme, authenticité et à sortir des sentiers battus, la petite Kimolos comblera toutes vos envies.
Avec ses 36 km2 et ses 700 habitants (deux fois moins en hiver), Kimolos est aux antipodes de sa voisine Milos, sans parler de Santorin ou Mykonos. Ici, pas de boîte de nuit, pas de boutiques de marque, pas d’hôtels et restaurants à foison: une seule route asphaltée et quelques chemins de terre permettent de longer les côtes Sud et Est de l’île, le reste ne se découvrant qu’en bateau, à pied ou à dos de mule, moyen de transport encore utilisé par les petits agriculteurs installés sur les hauteurs.

Une île préservée
Surnommée Arzantiera au Moyen-Âge par les marins vénitiens en raison des teintes argentées de ses roches, Kimolos est un paradis pour les amateurs de géologie : l’activité volcanique a laissé dans ses sols des minéraux et pierres semi-précieuses, dont l’exploitation a de tout temps permis aux habitants d’assurer leur subsistance. Riche en craie (en grec "kimolia"), un minerai d’argile possédant des vertus thérapeutiques connues depuis la Préhistoire, l’île abrite aussi des sources thermales. Aujourd’hui encore, les mines sont nombreuses sur Kimolos, notamment au-dessus de la sublime plage de Prassa, ce qui explique sans doute que le tourisme ne s’y soit pas davantage développé. Mais sa classification en zone Natura 2000 interdit également toute nouvelle construction : aucun risque donc de voir un énorme complexe hôtelier s’installer sur Bonatsa, Aliki ou Kalamitsi, les jolies plages de sable blond situées au sud de l’île.
Des plages aux multiples attraits
Autrefois rattachée à Milos, Kimolos en fut séparée par un tremblement de terre. Ainsi, sur le site d’Ellinika, à l’ouest de l’île, on peut voir une ancienne nécropole à même la roche, et les restes d’une ville antique engloutie à quelques coups de palme de la plage. Toutes proches, les longues plages de Mavrospilia et de Dekas offrent leurs eaux cristallines aux amoureux du snorkeling: on peut même y croiser des tortues marines !
L’idyllique plage de Soufi, tout au nord, est difficile d’accès, mais mérite la peine que l’on se donnera pour la rejoindre. Vous pouvez aussi demander aux pêcheurs de vous emmener en bateau sur l’île voisine, Poliegos : inhabitée, elle recèle de magnifiques criques où l’on ne croise que des chèvres sauvages et parfois quelques phoques-moines.

Une île très nature
Bien qu’aride, Kimolos est recouverte de 400 espèces de plantes méditerranéennes, dont de nombreuses sont aromatiques ou médicinales; leur envoûtant parfum sublime la moindre balade sur les petits chemins muletiers, où poussent en pagaille figuiers de Barbarie, câpriers, lys des sables… Vallonnée, l’île - qui culmine à 397m - regorge d’oliviers, figuiers, de vignes. Partout, chèvres, ânes et vaches parsèment ce paysage serein, où le temps semble s’être arrêté. On ne manquera pas de se rendre à Skiadi, un étonnant rocher en forme de champignon sculpté par les vents, qui surplombe un fabuleux panorama sur les îles voisines. Partout, des dizaines de chapelles, dont le blanc éclatant fait écho au bleu intense de la mer Egée, inspirent un profond sentiment de quiétude.

À la rencontre des locaux
Les habitants se concentrent dans Chorio, le village construit autour d’une belle citadelle franque aujourd’hui en ruines, appelée le Kastro. Dans ce lacis de ruelles blanches enchanteresses tapissées de galets, d’émouvantes églises (la plus vieille fut construite en 1592), deux petits musées archéologique et maritime, quelques tavernes, bars et magasins, deux supérettes, une pharmacie et un petit centre médical. Les touristes y sont accueillis avec une extrême gentillesse et y goûtent le rythme tranquille des Cyclades d’antan.
Le petit village de pêcheurs de Goupa est une vraie carte postale, avec ses garages à bateaux colorés et ses roches rondes en tuf, parfaites pour un bain de soleil.
À Psathi, le port où débarquent les ferries en provenance de Milos, on trouve quelques sympathiques adresses pour déjeuner ou se rafraîchir d’un café frappé, confortablement installé à l’ombre sur des transats en bord de plage.
Comment se rendre à Kimolos ?
Avec la compagnie grecque Aegean qui propose des vols quotidiens Paris-Milos via Athènes en 5 heures (comptez environ 194 l’aller simple). D'Athènes, vous embarquez ensuite avec Olympic Air, filiale d'Aegean, qui assure les connections avec les Cyclades et permet de se rendre sur les îles bien plus rapidement qu’en optant pour un vol low-cost souvent synonyme d’une très longue escale à Athènes. À Milos, il vous faudra prendre un taxi de l’aéroport jusqu’au port de Pollonia (comptez environ 25 euros), puis soit le ferry jusqu’à Kimolos (environ 2 euros, 20 mn de trajet) soit un bateau-taxi (environ 25 euros, 20 mn de trajet).
