-
Publié le 16/03/2021 6 minutes de lecture
- En partenariat avec
A défaut de diamants, ce sont des paysages splendides et déroutants ainsi qu’une histoire, une culture et une gastronomie riches et traditionnelles que vous découvrirez le long de la Diamond Route. Traversant les préfectures d’Ibaraki, de Tochigi et de Fukushima et à moins de deux heures au nord de Tokyo, la route doit son nom de pierre précieuse au fait qu’elle dessine la forme d’un diamant. Découverte de lieux spectaculaires et idylliques, d’activités en lien avec la nature, la culture, l’histoire et le patrimoine de l’un des plus beaux carats de la Diamond Route : la région de Fukushima.
Etape nature dans le village de Nasu Kogen
Commencez votre périple le long de la Diamond Route par une petite pause à Nasu Kogen, entre la préfecture de Tochigi et celle de Fukushima. Là, dans une nature luxuriante et légèrement en altitude, vous échapperez à la chaleur de l’été. Si vous avez la chance d’y voyager en automne, vous serez baigné dans le rouge intense des feuilles des momijis – les érables japonais -. Au programme de vos journées : vélo, balades à pieds, visites de parcs et de temples mais aussi baignades dans des onsen, les fameuses sources naturelles d’eau chaude japonaises.

Pause cuisine, artisanat et saké à Nihonmatsu
Vous êtes en pleine forme pour poursuivre votre chemin vers le nord. Prochain arrêt : la ville de Nihonmatsu. Là, vous pourrez vous pencher sur certains aspects de la culture traditionnelle de la région comme la fabrication de laques traditionnelles chez des artisans. Vous aurez aussi l’opportunité de mettre la main à la patte en suivant des ateliers d’artisanat. Par exemple : la fabrication de vos propres baguettes. Il ne vous restera plus qu’à les utiliser en dégustant des sushis. Goutez aussi au tamayokan, un dessert local à base de haricot rouge ou craquez pour un zaku-zaku, une soupe locale délicieuse! N’oubliez pas d’arroser le tout de saké, d’autant plus que celui de Nihonmatsu est l’un des meilleurs du Japon. D’ailleurs, une visite de la distillerie Daishichi s’impose. Dans cet établissement mythique fondé en 1752, vous découvrirez non seulement l’histoire du breuvage élaboré à l’origine comme une offrande aux dieux, mais aussi les secrets de sa fabrication, initiée par les samouraïs de la famille Ohta. Ces derniers ont su tirer le meilleur de la pureté des eaux de la montage avoisinante Abukuma et des cultures des rizières locales. Pour une balade digestive et culturelle, rendez-vous au château féodal de Nihonmatsu, histoire de prendre l’air et de continuer votre découverte de l’histoire locale.

Ballet floral et historique au parc Kasumigajo
Poursuivez votre promenade au parc Kasumigajo qui ne se trouve qu’à quelques kilomètres de Nihonmatsu. Connu dans tout le pays pour ses 1700 cerisiers, il est particulièrement spectaculaire à la saison des Sakuras, quand les arbres sont en fleur de mi-avril à début mai. Autre saison bourgeonnante, fleurie et trépidante de couleurs, celle du festival des poupées aux chrysanthèmes d’octobre à novembre, lorsque des mannequins se parent de ces fleurs qui, rassurez-vous n’ont pas la même signification au Japon que chez nous - elles font au contraire partie du quotidien des Japonais -. Autre centre d’intérêt du parc, son château, surnommé «le château dans la brume», car, lors de la saison des Sakuras, on le distingue à peine au milieu des fleurs ! Détruit pendant la guerre de Boshin en 1868 opposant les troupes impériales au shogunat, il reste ses murs ainsi qu’une porte et une tour reconstruites en 1982.

Repos thermal à Tsuchiyu Onsen
A une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Nihonmatsu, au pied du mont Azuma et le long de la rivière Arakawa, reposez-vous dans la charmante station thermale de Tsuchiyu Onsen. Arpentez les chemins de randonnées dans la montagne et prenez des bains dans les onsen. Les eaux chaudes sortant du sol volcanique - parfois à 150°C, mais refroidies en chemin avant d’arriver aux onsen, ouf ! - ont un faible Ph et sont particulières douces pour la peau.
Trekking dans la chaîne de l’Adatara et sur le plateau de Jododaira
Reprenant les mots de son épouse, le célèbre poète et sculpteur japonais, Kotaro Takamura (188»-1956), écrivit : «Seul le ciel au-dessus du Mont Adatara porte la véritable couleur du ciel». Il n’y a qu’un seul moyen de le vérifier : y aller ! Plusieurs chemins mènent à son sommet à 1700 m d’altitude. Sachez toutefois que les derniers mètres demandent une certaine expertise et que si l’ascension vous semble trop longue, vous avez la possibilité de gravir la moitié de la montée en téléphérique.Au nord du mont Adatara, vous découvrirez un autre endroit surprenant : le plateau de Jododaira. De ce cratère de 400 m de diamètre situé à 1600 m d’altitude, vous pourrez emprunter différents chemins de randonnées au milieu de paysages volcaniques époustouflants qui vous offriront des vues imprenables sur la chaîne de montagnes Azuma. Parmi elle, le mont Azuma-kofuji vous fera penser au mont Fuji de par son allure. Les forêts de pin ainsi que toutes les nuances de vert du bassin de Fukushima City raviront aussi vos yeux et vous donneront envie de vous lancer sur l’une des routes les plus belles et les plus pittoresques du Japon, celle de la Bandai-Azuma Skyline. Attention, cette dernière n’est ouverte que d’avril à octobre.

Sports d’hiver, d’été et art moderne à Urabandai
Conquis par la beauté et la majesté des montagnes de la préfecture de Fukushima, vous aurez envie d’y faire un petit break. Optez pour le flanc nord du mont Bandai et la charmante station d’Urabandai. En hiver, vous pourrez vous adonner aux joies des sports d’hiver. La petite station propose en effet une alternative familiale et conviviale à ses grandes sœurs d’Hokkaido. A toutes les saisons, les balades en forêt et le long des lacs et étangs de la région sont magnifiques et forcément récompensées d’un passage dans un onsen ! L’été, vous pourrez profiter des activités nautiques du lac Hibara tout proche. Enfin, les amateurs d’art moderne pourront aussi satisfaire leur appétit culturel car Urabandai abrite quelques galeries et un musée d’art moderne où vous trouverez des oeuvres de Dali, Cézanne, Van Gogh et Miro, pour ne citer que les plus connus.
Plaisirs aquatiques et nautiques sur les bords du lac Inawashiro
De l’autre côté du mont Bandai, face sud, Inawashiro constitue aussi un chouette point de chute pour faire du ski et surtout profiter des plaisirs aquatiques et nautiques du lac en été. Quatrième plus grand lac du Japon, il est particulièrement préservé - la famille impériale possède d’ailleurs une résidence sur ses rives - et porte à merveille le surnom de lac-miroir, comme si on se baignait ou plongeait dans le bleu du ciel… Outre la baignade, vous pouvez aussi pratiquer toutes sortes de sports nautiques tels que la barque, la voile, la pêche ou le ski nautique… Sans oublier les balades autour du lac, splendides, quelle que soit la saison, qui vous permettront d’admirer, sans le briser, le fameux effet miroir.

Voyage dans le temps et l’histoire du Japon à Aizu-Wakamatsu
A quelques kilomètres à l’ouest des rives du lac Inawashiro, Aizu-Wakamatsu est une des villes emblématiques de l’histoire du Japon. Théâtre de guerres et de batailles entres les derniers clans de shogun et les troupes impériales qui voulaient se débarrasser du shogunat, Aizu-Wakamatsu offre un voyage dans le temps à la découverte de deux systèmes politiques opposés. La victoire impériale conduisit d’ailleurs à une rapide modernisation du Japon. D’ailleurs, les férus d’histoire, s’ils ne le savent pas déjà, apprendront que des troupes militaires françaises, sous les ordres de Napoléon III, se sont battues aux côtés des clans shogun d’Aizu contre les troupes impériales japonaises, elles-mêmes soutenues par des officiers de l’Empire Britannique ! Enfin, ne quittez pas Aizu-Wakamatsu sans avoir visité le château deTsurugajo.Bâti en 1384, il fut la résidence des shogun de la région d’Aizu jusqu’à la bataille de Boshin, pendant laquelle il brûla. Le château, ou plutôt ses ruines, symbolise la rébellion du shogun Tokugaw et de ses alliés contre la mise en place du gouvernement impérial par l’empereur Meiji. Et si vous n’avez pas encore satisfait votre appétit culturel, grimpez au sommet du mont Imori. Haute de 314 m, cette colline, dont le nom signifie «bol de riz» du fait de sa forme, fut le théâtre du suicide collectif de 19 jeunes samouraïs en 1868. S’étant réfugiés en haut du mont et voyant la ville et le château en feu, ils comprirent que la bataille de Boshin était perdue et se donnèrent la mort. Un mémorial leur est dédié en haut de la colline et une cérémonie de commémoration s’y déroule deux fois par an.
Shopping à Nanukamachi
Pour vous remettre de ces tragédies guerrières, retrouvez la paix des rues pittoresques au charme rétro du quartier de Nukamachi, centre de la ville jusque dans les années 1950. Marqués par le côté romantique de l’ère de l’empereur Taisho - entre 1912 et 1926 -, les bâtiments sont devenus de chouettes magasins de souvenirs et des cafés. Vous y trouverez des bougies décorées à la main, des laques traditionnelles d’Aizu, différents types d’articles textiles à base de coton local … Requinquez-vous au Station Café pour un petit café, un saké, ou les deux !

Une cascade avant le retour
Avant de retrouver l’univers hyper-urbain de Tokyo, accordez-vous une dernière escapade en pleine nature à la cascade de Komagataki - ou Komadome no Taki -, en redescendant la Diamond Route dans la préfecture de Tochigi. Large de 3 mètres et haute de 20, cette belle cascade se divise en deux niveaux donnant sur deux bassins d’eau aux couleurs spectaculaires quelle que soit la saison. Grâce à un espace d’observation aménagé, vous pourrez admirer toute sa splendeur et avaler une bonne dose d’air pur, d’odeurs et de paysages naturels avant de replonger dans la capitale japonaise tentaculaire.