Couvrant plus de six millénaires d’histoire – du néolithique (VIe millénaire av. J.-C.) à l’époque romaine (IIIe siècle apr. J.-C.), il est l’un des plus vastes et importants musées de Grèce. Ses collections d’une richesse inouïe ont pour écrin un édifice de style Bauhaus construit dans les années 1930 et restauré récemment avec soin. Sa collection minoenne en est évidemment le fer de lance. Pour approcher l’histoire de la Crète, il n’est guère de meilleure introduction.
Exposées sur deux étages, les œuvres sont présentées de façon à la fois chronologique et thématique. Un code couleur permet d’identifier les salles. Parmi les trésors du musée figurent des poteries, des bijoux et des sarcophages, ainsi que les fameuses fresques des sites de Knossos, Tylissos, Amnissos et Agia Triada. Les présentations thématiques portent sur l’habitat, le commerce, la mort, la religion, l’administration, etc. Ces présentations et la clarté des commentaires (bilingues) donnent une vision très vivante du mode de vie quotidien et de l’évolution des sociétés au fil du temps, en Crète et au-delà. Prévoyez au moins deux heures pour cette collection extraordinaire.
Une visite de 2 heures du musée d'archéologie
Commencez par le rez-de-chaussée dont les salles I à III, centrées sur la période allant du néolithique à l’âge de bronze moyen (6000-1700 av. J.-C.), présentent la vie des premières colonies humaines autour de Cnossos et plus généralement en Crète. La salle II expose un petit chef-d’œuvre d’orfèvrerie antique exhumé à Malia, un pendentif aux abeilles en or. On remarquera aussi la poignée de sceptre en forme de panthère parmi l’impressionnante collection de bijoux. La richesse du décor des céramiques de style Kamares déployée dans la salle III montre l’habileté des potiers travaillant l’argile rouge, noire et blanche, notamment pour réaliser le “service de table royal” découvert à Phaistos.
Les salles IV à VI, parmi les plus visitées, sont consacrées à l’âge du bronze récent (1700-1450 av. J.-C.), période d’apogée de la civilisation minoenne. Citons notamment le modèle en argile représentant une maison d’Archanes, un superbe plateau de jeu en ivoire et cristal et une maquette à l’échelle de Cnossos. Fierté du musée, le disque de Phaistos reste une énigme : les signes gravés sur cette tablette en argile n’ont jamais été déchiffrés. Non loin, les gros lingots de cuivre provenant d’Agia Triada et du palais de Zakros soulignent l’importance des échanges économiques. Parmi les autres trésors figurent deux représentations de taurokathapsia – saut acrobatique au-dessus d’un taureau – mises au jour à Cnossos : la fameuse fresque de voltige avec taureau (souvent appelée “Saute-Taureau”) et une exquise sculpture d’acrobate (salle VI) en ivoire, de laquelle le taureau a malheureusement disparu.
Dans les salles VII et VIII, objets et figurines cultuels soulignent l’importance de la religion dans la société minoenne. Exhumé à Agia Triada, le vase du Prince (salle VII) montre des soldats aux boucliers tendus de peau de bête face à un jeune homme de haut rang, sceptre à la main. Au nombre des objets cérémoniels découverts à Cnossos sont exposées les figurines seins nus de déesses aux serpents et l’emblématique rhyton (vase de libation) en ctête de taureau, aux cornes d’or et yeux en cristal de roche.
Les salles IX et X soulignent le rôle de Cnossos comme capitale d’une puissante thalassocratie. C’est l’époque où les Mycéniens pénétrèrent en Crète. Les tablettes d’argile en linéaire B (grec archaïque) montrent la complexité du système administratif. Le casque en défenses de sanglier (avec protège-joues) et les poignards à manche d’or de la salle X témoignent du statut aristocratique des guerriers.
Les salles XI et XII présentent l’habitat, les sanctuaires et les rites funéraires de l’âge du bronze récent. La richesse du décor et l’opulence de la cérémonie rituelle peinte sur le sarcophage d’Agia Triada (salle XII) atteste du haut rang du trépassé en l’honneur duquel est sacrifié un taureau.
Au 1er étage, la salle XIII est celle des fameuses fresques minoennes (1800- 1350 av. J.-C.) découverte par sir Arthur Evans. Ces scènes du Prince aux lys, des Dames en bleu, du Porteur de vase, de La “Parisienne” comme la fresque des Dauphins reflètent l’intérêt porté à l’art et à la nature à cette époque.
Les salles XV à XIX se concentrent sur les périodes géométriques et archaïques (Xe -VIe siècle av. J.-C.), la transition vers l‘âge du fer et la formation des premières cités grecques, avec plans élaborés. Si la triade apollinienne de Deros, trois statuettes de dieux, est le premier exemple connu de statuaire grecque en bronze martelé, les p boucliers en bronze de la grotte de l’Ida montrent l’importance des offrandes votives faites à Zeus.
Avec les salles XX à XXII, on passe aux périodes classique, hellénistique et romaine (Ve -IVe siècle av. J.-C.). On y trouve ustensiles, figurines, pavements de mosaïque et amphores. Le trésor monétaire de Phalagari (salle XXI) était sans doute un fonds d’État, peut-être à usage militaire. Le mobilier funéraire mis au jour dans les nécropoles d’alors laisse pantois, tel ce crâne en bronze couronné d’argile dorée (salle XXII).
La salle XXIII abrite deux donations faites au musée.
De retour au rez-de-chaussée (partie II), les salles XXVI et XXVII (VIIe -IVe siècle av. J.-C.) abritent la collection de sculptures du musée.
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Adresse : Xanthoudidou 2, Héraklion
Prix billet d'entrée : tarif plein/réduit/enfant 12/6 €/gratuit, billet combiné avec le palais de Cnossos tarif plein/réduit 20 €
Horaires d'ouverture : 8h-20h lun et mer-dim, 10h-20h mar mi-avr à oct, 8h-16h nov à mi-avr)