Un sentier pentu gravit les 116 m de la petite colline sur laquelle trône cette acropole bien conservée. L’ultime escalier menant aux fortifications est orné d’un relief exceptionnel : la proue d’une trirème (navire de guerre rapide) est gravée dans la roche. Datant du début du IIe siècle av. J.-C., ce relief commémore une victoire navale rhodienne et servait autrefois de socle à une statue en bronze de l’amiral triomphant. Une inscription permet d’attribuer cette œuvre à Pythocritos, qui aurait réalisé la célèbre Victoire de Samothrace conservée au Louvre.
De l'antique au chevaleresque
Les remparts érigés par les chevaliers de Saint-Jean ont remplacé les fortifications originelles du VIe siècle av. J.-C. Connue comme le quartier général des Chevaliers, la salle voûtée en forme de tunnel par laquelle les visiteurs pénètrent en ces lieux, renferme des fragments de monuments et des inscriptions.
L’enceinte sert d’écrin à de remarquables ruines antiques, dont le temple d’Athéna Lindia, érigé au IXe siècle av. J.-C. et installé au sommet de l’acropole. Les vestiges visibles aujourd’hui ont été construits 5 siècles plus tard, pour remplacer le temple détruit par l’incendie de 392 av. J.-C.
Dans cette région, le culte à Athéna n’est pas né avec l’édification du temple : il aurait commencé à être rendu dans la grande grotte de Spanayia Spiliotissa, qui s’enfonce profondément dans la paroi rocheuse juste en dessous du monument. La stoa hellénistique qui domine la plateforme inférieure a été érigée au IIIe siècle av. J.-C. pour conduire au temple situé un peu plus haut. Longue de 90 m, elle était composée de deux ailes couvertes, mais ouvertes sur les côtés. Les archéologues ont réérigé 26 des 42 colonnes originales.