Venise

Basilique Saint-Marc

Fondée en 832, la Basilica di San Marco n'est la cathédrale de Venise que depuis 1807. Elle était en effet jusqu'alors régie par le doge et non par le patriarche : une église "d'Etat", en quelque sorte. Elle a symbolisé l'indépendance de Venise, et l'alliance entre son peuple et son saint patron, Marc, dont les reliques étaient arrivées d'Alexandrie après un voyage mouvementé, cachées sous de la viande de porc pour les soustraire à la convoitise des musulmans.

Une architecture entre Orient et Occident 

La basilique Saint-Marc offre la trace la plus visible du passé byzantin de la ville. Son aspect actuel remonte au remaniement de 1060. A l'époque, Venise était encore fortement liée à Constantinople : le plan de l'édifice, surmonté de cinq coupoles, reprend le plan byzantin en croix grecque de son église des Saints-Apôtres, aujourd'hui disparue.

L’extérieur de la Basilique Saint-Marc

Les butins des croisades, notamment la quatrième (1204), vinrent enrichir cette inspiration orientale. Sur une terrasse dominant l’entrée se dresse le célèbre quadrige de chevaux provenantde l’hippodrome de Constantinople (des copies, les originaux étant conservés à l’intérieur depuis 1981). Quelques éléments moins connus sont à voir sur le côté sud de l’édifice (côté lagune) : à l’angle, la pietra del bando, un tronçon de colonne de porphyre sur lequel on prononçait les lois et les bans de la République (comme le Gobbo) ; deux piliers de la basilique Saint-Polyeucte de Saint-Jean-d’Acre ; et surtout, près de la Porta della Carta (palais des Doges), les Tétrarques de porphyre (IIIe siècle, rapportés de Constantinople) représentant les quatre gouverneurs (deux pour l’Empire romain d’Occident, deux pour celui d’Orient) institués par la réforme administrative de Dioclétien.

L’intérieur de l’édifice 

L’apport des églises byzantines se confirme à l’intérieur. Les trois nefs, au pavement de marbre gondolé par le temps, arborent des arcs outrepassés et des chapiteaux byzantins. Et le visiteur est ébloui par plus de 4 240 m² de mosaïques, assemblées à partir du XIIIe siècle par des maîtres de Ravenne formés par des Byzantins. Après le portail, dont la voûte représente la translation des reliques de saint Marc, on accède au narthex, doté d’un pavement des Xie et XIIe siècles et de mosaïques des XIIe-XIIIe siècles représentant des scènes de l’Ancien Testament. Dans la première travée, les 24 scènes de la coupole de la Création s’inspirent de la bible de Cotton, codex enluminé du VIe siècle. Plus loin, dans les niches bordant l’entrée vers la nef, les mosaïques les plus anciennes représentent la Vierge, les apôtres et, en-dessous, les évangélistes. Les mosaïques du Jugement dernier et de l’Apocalypse (refaites au XIXe siècle) couvrent les deux voûtes de l’entrée. Dans la coupole de la Pentecôte, première de la nef principale, la colombe de l’Esprit saint envoie des langues de feu sur les apôtres. Le baptistère (XIVe siècle) et le presbytère valent aussi le détour. Enfin, derrière le maître-autel, au-dessus du sarcophage de saint-Marc, ne manquez pas le retable Pala d’Oro (tarif plein 5€, -7 ans gratuit ; ouverture 9h45-16h45 du lundi au samedi et 14h-16h30 le dimanche de novembre à mi-avril, 9h35-17h du lundi au samedi et 14h-17h le dimanche de mi-avril à octobre), chef-d’œuvre d’orfèvrerie vénéto-byzantine (1105-1345), serti de 1927 pierres précieuses : émeraudes, améthystes, saphirs, rubis et perles. Les plaques d’émaux cloisonnés, de facture exquise, illustrent des scènes bibliques. Les médaillons du bas illustrent, sur la droite, l’enlèvement 
de la dépouille de saint Marc en Egypte.

Tesoro di San Marco : le trésor de la basilique 

On accède au Tesoro di San Marco (tarif plein/réduit 3/1,50€, ouverture 9h45-16h45 lun-sam et 14h-16h30, dimanche de novembre à mi-avril, 9h35-17h du lundi au samedi et 14h-17h le dimanche de mi-avril à octobre) par le bras sud du transept. Le musée comprend trois espaces : l’Antitesoro, qui abrite une statue en argent de saint Marc (1804) ; le Santuario, qui présente 110 reliquaires dans 11 niches ; et le Tesoro à proprement parler, où sont conservées de précieuses pièces provenant de tout l’Orient, de facture byzantine, rapportées à Venise après la quatrième croisade.

Le musée de la Basilica

La basilique ayant été la chapelle privée des doges jusqu’en 1807, leurs somptueux trésors y sont conservés, à l’étage, dans le Museo di San Marco (tarif plein 7€, -7 ans gratuit ; ouverture 9h45-16h45 de novembre à mi-avril, 9h35-17h mi-avril à octobre). Les originaux des chevaux en cuivre de la façade, d’époque romaine, y sont exposés. Après avoir pris Venise en 1797, Napoléon les emporta et les fit installer sur l’arc de triomphe du Carrousel, à Paris. En 1815, après la défaite de Waterloo, les Autrichiens les restituèrent à Venise. Le musée présente 
aussi des fragments de mosaïque (XIIIe-XVe siècle) déposés au XIXe siècle, et notamment ceux de l’Arbre généalogique de la Vierge, dans le bras nord du transept. Une section est dédiée au textile – tapis, antependiums et tentures – dans ce qui fut la salle de banquet du doge, décorée de moulures du XVIIIe siècle, allégories de la Musique, de la Poésie et de la Paix. Au centre de la pièce trône la Pala feriale de Paolo Veneziano (1345), qui dépeint des scènes de la vie de saint Marc.

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