Monastère de La Cartuja

Le monastère de Santa María de las Cuevas, plus connu sous le terme de Cartuja (“la Chartreuse”), a donné son nom à l’île. Sur ses terres argileuses se sont établis des moines, des soldats et l’une des premières usines de la ville. En 1982, le monument en ruine fut restauré par la Junta de Andalucía. Après avoir servi de pavillon royal pour l’Expo ’92, il héberge plusieurs institutions, dont le Centro Andaluz de Arte Contemporáneo (CAAC).

La Chartreuse de Séville, un édifice emblématique

Les origines du monastère 

Plusieurs architectes sévillans, dont José Ramón Sierra, Guillermo Vázquez Consuegra et Francisco Torres, participèrent à la restauration du monastère, qui dura de 1987 à 1992. Les travaux exhumèrent des fours de potier du XIIe siècle et la chapelle de la Magdalena, dont la construction date de 1400, époque à laquelle l’ermitage franciscain originel du XIIIe siècle devint un monastère. Les Chartreux s’y installèrent à la fin du XVe siècle et entreprirent l’édification de l’église gothique, qui héberge aujourd’hui l’une des principales salles d’exposition du CAAC.

Sur les traces de Christophe Colomb 

Le navigateur, qui reçut le soutien des Chartreux pour son deuxième voyage aux Amériques, fut logé au monastère. Trois ans après sa mort à Valladolid en 1506, sa dépouille fut transférée à la Cartuja conformément à ses volontés, dans la chapelle de Santa Ana, où elle resta jusqu’en 1537. Après avoir voyagé à Saint-Domingue et à Cuba, les ossements de Colomb rentrèrent à Séville en 1898, où ils sont conservés dans la cathédrale de Séville ; selon certains chercheurs, une partie se trouverait toujours à Saint-Domingue. Son fils Hernando aurait planté le belombra qui s’épanouit encore à la Cartuja.

Du monastère à la caserne 

Frappés de plein fouet par les crues continues du fleuve, les moines, au XVIIIe siècle, décidèrent de protéger le monastère par des remparts dont ils placèrent la porte principale dos au Guadalquivir. Les travaux, réalisés par Ambrosio de Figueroa, furent assortis de la construction de la Capilla de Afuera (“chapelle du Dehors”) destinée aux laïques, dotée d’un autel splendide. Mais l’accalmie fut de courte durée, et, en 1810, les troupes de Napoléon investirent le monastère, et s’en servirent comme caserne pendant deux ans. Le désamortissement (mise en vente de terrains improductifs) de Mendizábal mit un terme définitif au destin religieux de la Cartuja en 1836.

L’usine de Pickman 

Le Britannique Charles Pickman fit l’acquisition de la Cartuja, déjà en piteux état, en 1839. Il y installa une fabrique de faïence et de porcelaine qui conserva le nom du monastère et fonctionna jusqu’en 1982. De cette époque, le monastère a hérité de cinq fours colossaux en forme de bouteille, et de diverses installations que le CAAC utilise dans le cadre de ses ateliers. Le surplus des azulejos qu’on y fabriquait couvre, à la manière d’un patchwork, l’une des portes intérieures.

La collection du Centre Andalou d'Art Contemporain

Outre les expositions temporaires qu’il organise, le CAAC possède une collection permanente d’œuvres, du XXe siècle à aujourd’hui. Des artistes andalous y sont représentés, notamment Equipo 57, Manuel Barbadillo, Carmen Laffón, Luis Gordillo, Guillermo Pérez Villalta, Chema Cobo, Pepe Espaliú, Curro González et Patricio Cabrera. Le fonds du Centre, hérité du Museo de Arte Contemporáneo de Sevilla et gonflé par des acquisitions et des donations, compte quelques talents internationaux, dont Louise Bourgeois, Francis Bacon, Valie Export et Bill Viola.

Préparer sa visite du monastère de Séville

Adresse : Av. Américo Vespucio 2, Séville
Prix du billet d'entrée : Entrée monument + expos 3,01 €, monument ou expos 1,80 €. Entrée libre 19h-21h du mardi au vendredi et 11h-21h le samedi
Horaires : 11h-21h du mardi au samedi, 10h-15h30 le dimanche et jours fériés
Pour vérifier les tarifs et les horaires, consultez le site officiel du CAAC de Séville.
Bon à savoir :  Arpentez le potager goûtez à la quiétude tant appréciée des Chartreux. Le site accueille des événements musicaux, tels que le cycle de concerts Pop CAAC en été, mais aussi des spectacles de danse, des conférences et des performances artistiques. Concerts gratuits au café le samedi.