Attraction touristique numéro 1 de toute la Croatie, les majestueux remparts de Dubrovnik ne s’oublient pas de sitôt. Encerclant totalement la vieille ville, l’impressionnant ouvrage offre à ses visiteurs des panoramas inoubliables sur les palais, églises, rues et ruelles de la vieille ville, avec à l’horizon les eaux azur de la mer Adriatique.
Un ouvrage monumental
D’une longueur impressionnante de 1 940 m, les remparts de Dubrovnik sont les plus imposants et les mieux conservés d’Europe. Ces fortifications culminent à 25 m de hauteur depuis plus de 500 ans, et c’est en grande partie grâce aux habitants de Dubrovnik. Chaque fois qu’une modernisation ou un projet de développement a été envisagé par les autorités municipales, les habitants de la vieille ville se sont farouchement opposés à la destruction de tronçons des remparts. C’est ainsi que fut créée en 1952 la Société des amis des antiquités de Dubrovnik, association qui restaure, gère et entretient les remparts aujourd’hui
L'histoire des remparts
Dubrovnik était à l’origine une île, et c’était la protection naturelle qu’offraient ses falaises rocheuses qui a tout d’abord poussé les réfugiés de la ville romaine d’Épidaure (l’actuelle Cavtat) à s’installer sur ce site au VIIe siècle. La première enceinte, construite dès le IXe siècle, était suffisamment solide pour résister à un siège de 15 mois par les sarrasins. Puis, vers le milieu du XIVe siècle, les remparts de 1,50 m d’épaisseur furent renforcés par 15 tours carrées. La menace d’attaques ottomanes incita à consolider les tours existantes en les doublant par des bastions semi-circulaires au XVe siècle ; la vieille ville fut ainsi protégée par un système défensif long de 2 km, pouvant atteindre jusqu’à 25 m de hauteur. Les murs sont plus épais du côté terre – jusqu’à 6 m –, pour une épaisseur de 1,50 à 3 m côté mer.
Les portes de la ville
Historiquement, l’entrée dans la ville se faisait en passant par deux superbes portes : la porte Pile, à l’ouest, et la porte Ploče à l’est. Toutes deux sont équipées d’un pont-levis qui était relevé chaque soir, dès lors que les portes étaient fermées et les clés remises au recteur. Une troisième entrée, la porte Buža, fut creusée dans le rempart nord, en haut de la rue Boškovićeva, en 1907.
La plus impressionnante est la porte Pile, construite en 1537, et qui demeure l’entrée principale de la ville. Dans une alcôve, au-dessus de l’arche Renaissance, remarquez la statue de saint Blaise, qui tient les clés de la ville. Ce martyr arménien du IVe siècle est le saint patron de Dubrovnik, et d’autres représentations similaires se trouvent dans diverses parties des remparts et au-dessus des entrées principales. Après avoir franchi la porte extérieure, vous arriverez dans une vaste cour dotée d’une rampe et d’un escalier descendant vers la porte intérieure, qui date de 1460, surmontée d’une autre statue de saint Blaise réalisée par Ivan Meštrović (1883-1962).
Bon à savoir : L’accès aux remparts le plus proche de la porte Pile est souvent le plus encombré. Évitez les files d’attente en passant par la porte Ploče, qui présente l’avantage de se débarrasser en premier des montées les plus raides.
La visite des remparts
Faire le tour complet des remparts de Dubrovnik prend environ une heure, si vous gardez un rythme régulier et que vous ne vous arrêtez pas trop pour prendre des photos ou un rafraîchissement.
Il y a trois accès : la porte Pile, la porte Ploče et le Musée maritime, où vous pourrez acheter votre billet si vous ne l’avez pas fait à l’avance ou que vous n’avez pas investi dans un Dubrovnik Pass. Afin d’éviter accidents, embouteillages et chaos généralisé, la boucle se parcourt uniquement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Comme vous l’imaginez sans doute, il y a souvent foule, et mieux vaut donc prendre son temps.
Le musée de la fonderie
Au pied du fort Minčeta, l’un des plus beaux des remparts, se trouve un trésor caché : le Gornji Ugao (“coin supérieur” en croate), qui abrite un musée de la Fonderie et demeura enfoui pendant des siècles jusqu’à ce que ses vestiges soient mis au jour en 2008.
On y produisait toutes sortes d’armes en métal jusqu’au séisme qui frappa Dubrovnik en 1667. Le site fut alors scellé et tomba dans l’oubli, et c’est aujourd’hui l’une des fonderies médiévales les mieux conservées au monde. La visite, comprise dans le billet pour les remparts, vaut le détour.
Le fort Saint-Laurent
Depuis une alcôve, saint Blaise veille sur cette grande forteresse, édifiée sur un promontoire haut de 37 m, adjacent à la vieille ville, pour protéger l’accès ouest des invasions. Le fort a des murs allant de 4 m à 12 m d’épaisseur. L’intérieur est dépouillé, mais les créneaux laissent entrevoir une superbe vue sur la ville. Sa grande cour accueille régulièrement des événements.
Le fort Revelin
Le plus grand des forts de la vieille ville, le fort Revelin (Trg Oružja) est sis à l’extérieur des remparts, protégeant le vieux port et l’accès oriental de la ville. Il fait partie du système défensif de la porte Ploče. Un pont de pierre le relie à la vieille ville, tandis que de l’autre côté on découvre un pont-levis en bois et un autre pont de pierre. La partie inférieure du fort fut construite en 1463, mais il fut considérablement agrandi en 1538.
La meilleure façon de voir l’intérieur consiste à visiter le musée archéologique au rez-de-chaussée. Le musée compte deux sections, l’une consacrée aux recherches archéologiques liées au fort et à sa fonderie (qui produisait jadis des canons et des cloches) et l’autre à la sculpture du début du Moyen Âge. Parmi les fragments de pierre gravés figurent de beaux échantillons de l’art médiéval du pleter (motifs tressés rappelant l’art celtique).
La tour Gornji Ugao
Construite en 1346, la tour Gornji Ugao est l’une des 15 tours carrées ajoutées aux remparts au XIVe siècle. De la fin du XVe siècle au séisme dévastateur de 1667, une fonderie occupait l’espace entre cette tour et le fort Minčeta. Laissé à l’abandon après le tremblement de terre, le secteur fut mis au jour lors de fouilles archéologiques en 2005. Les vestiges de la fonderie sont désormais exposés dans un musée sophistiqué, avec reconstitutions multimédia à consulter sur des tablettes.
Nos conseils pour visiter les remparts
Visitez les remparts une heure avant le coucher du soleil pour profiter d’une lumière magique.
Faire le tour des remparts prend au moins une heure : prévoyez de quoi vous rafraîchir.
En été, évitez les heures les plus chaudes, car il y a très peu d’ombre sur le parcours.
Repérez les deux terrains de basket nichés dans la ville.
Le billet est valide 72 heures : vous pouvez visiter les forts extérieurs et le musée un autre jour.
Le Caffe Bar Salvatore offre une vue magique sur la mer, mais l’addition est salée