Indonésie

Indonésie : environnement, nature et animaux

Géographie

La république indonésienne, qui s'étire sur près de 5 000 km, forme le plus grand archipel du monde. Elle regroupe officiellement 17 000 îles, dont 8 000 habitées. Les cinq plus grandes sont Sumatra, Java, Kalimantan (la partie indonésienne de Bornéo), Sulawesi (Célèbes) et la Papouasie (ex- Irian Jaya ou Nouvelle-Guinée occidentale). L'omniprésence de la mer a valu au pays le surnom de Tanah Air Kita, "notre Terre et notre Eau". La plupart des îles sont montagneuses. Les volcans, aux éruptions parfois dévastatrices, ont modelé leur géologie. La forêt tropicale, qui recouvre près des deux tiers du territoire, est la deuxième du monde après celle du Brésil.

Faune et flore

L'Indonésie possède les plus vastes réserves de forêts du monde (10% de la forêt tropicale humide du monde), mais celles-ci disparaissent au rythme d'un million d'hectares par an, causant une érosion considérable.

Doté de l'un des environnements les plus riches qui soient, le pays abrite une diversité considérable d'espèces végétales et animales.

Sa partie occidentale (Sumatra, Java, Kalimantan et Bali) abrite de grands animaux asiatiques comme l'éléphant, le tigre, le rhinocéros, le léopard et le célèbre orang-outan (« homme de la forêt » en indonésien). Parmi la flore, l'espèce la plus spectaculaire est la rafflésie, la plus grande fleur du monde, qui atteint jusqu'à un mètre de diamètre.

La Papouasie compte des kangourous arboricoles, des wombatidés et des opossums à queue cannelée.

Les îles de Sulawesi, Nusa Tenggara (petites îles de la Sonde) et des Moluques ont donné naissance à une faune et une flore insulaires: l'anoa, ou buffle nain, qui semble résulter d'un croisement entre un cerf et une vache; le calao bicorne, qui figure parmi les oiseaux les plus spectaculaires d'Indonésie, considéré comme sacré; le varan de Komodo, le plus grand reptile saurien carnivore du monde. Au chapitre de la flore, citons entre autres l'ébène, le teck et le bois de santal.

Sumatra abrite par ailleursde très beaux parcs nationaux, dont le plus accessible et le plus intéressant est celui du Gunung Leuser, qui couvre 10 000 km². Le principal parc national de Java est celui d'Ujung Kulon; difficile d'accès, à l'extrémité sud-ouest de l'île, il offre néanmoins de superbes paysages côtiers, une forêt luxuriante, des récifs coralliens, ainsi qu'une population de rhinocéros et de léopards de Java, en voie d'extinction.

Problèmes environnementaux

Déforestation

Abattage illégal, conversion en plantations de palmiers à huile et exploitation minière obligent, la déforestation des îles indonésiennes se poursuit à une allure inquiétante. Depuis l’an 2000, plus de 16 millions d’hectares de forêt ont été sacrifiés (soit la superficie de la Grèce), dont 6 millions d’hectares de forêt primitive et 3 millions d’hectares d’espaces théoriquement protégés. Un rythme qui ne donne aucun signe de ralentissement puisque près de 2 millions d’hectares de forêt ont été détruits en 2009 et en 2012. Désormais, l’Indonésie anéantit ses forêts presque deux fois plus vite que le Brésil.

Sous la pression internationale, le pays a publié un important moratoire sur l’abattage des arbres en 2011, avec des failles juridiques assez béantes pour laisser passer une armée de camions de transport forestier. Au final, la déforestation a encore augmenté. Parallèlement, les compagnies promettent publiquement de mettre un terme à la déforestation, avant de louer les services de petits exploitants locaux pour nettoyer le terrain en sous-main ; le ministère des Forêts délimite de nouvelles zones protégées, pendant que les responsables locaux jouent avec les plans pour les morceler et vendre les droits d’abattage ; le gouvernement reconnaît formellement le droit des populations indigènes à gérer leurs forêts, mais leurs revendications sont contestées lors de longues batailles juridiques.

Extraction de minerais

Charbon, huile, or, nickel, étain, aluminium, cuivre, minerai de fer, diamants… Le sous-sol indonésien est aussi prometteur pour les exploitants que ses forêts. L’extraction minière pourrait se faire dans le respect de l’environnement, mais le manque de surveillance et la médiocre application des réglementations ont abouti à un désastre écologique. De vastes portions de terre ont été éventrées sans grand souci de l’impact environnemental ou de la réhabilitation des zones concernées. Publié début 2015, le décret interdisant l’exportation de minerai brut devrait avoir de lourdes conséquences. Les fonderies locales, que les compagnies se hâtent de construire, exigent de gros investissements en infrastructures (centrales électriques, routes, etc.), lesquels affaibliront encore les ressources naturelles. Les organisations environnementales craignent que le déficit de supervision dans l’industrie indonésienne ne permette à ces usines d’ignorer les précautions pour rogner sur les coûts.

Effets annexes

Les conséquences de la déforestation et de l’extraction des ressources naturelles se ressentent dans tout l’archipel, et au-delà. Les inondations et les glissements de terrain entraînent la précieuse couche de terre arable ; les eaux stagnantes des rivières deviennent nauséabondes ; les fumées des cultures sur brûlis envahissent la Malaisie et Singapour à la saison sèche et accentuent les tensions internationales. Par ailleurs, les feux et les émissions de dioxyde de carbone dues à la déforestation contribuent grandement au changement climatique, ce qui crée un cercle vicieux avec un allongement de la saison sèche et une augmentation des feux.

Les côtes indonésiennes, comme les mers limitrophes, ne sont pas épargnées : l’ONU considère que plus de 80% des habitats coralliens sont en danger. Une longue tradition de pêche au cyanure et à l’explosif a grandement endommagé les coraux d’Indonésie. La pêche au requin (pour ses ailerons) et à la raie manta ont fortement appauvri ces populations, tandis que la surpêche menace de perturber l’écosystème marin.

Parallèlement, l’explosion de la classe moyenne pèse sur les infrastructures du pays. Dans les villes, le trafic quotidien (avec la multiplication des véhicules individuels) génère une importante pollution de l’air. Les services de ramassage d’ordures sont dépassés. Une absence totale de réseau d’égouts fait que, quelle que soit sa provenance, l’eau ne peut être bue sans avoir été bouillie, ce qui accroît les besoins en kérosène et en bois de chauffage.

Espèces en danger

Les grandes îles de la Sonde, qui comprennent Sumatra, Java, Kalimantan et Bali, étaient jadis reliées à la péninsule malaise et au continent asiatique. Après la fonte des glaciers et l’élévation du niveau des océans, le plateau de la Sonde fut submergé, ce qui entraîna l’isolation des îles et des populations animales qui s’y réfugièrent. On y rencontre toujours certaines grandes espèces animales asiatiques (tigres, rhinocéros, panthères, ours malais…), mais leur existence est de plus en plus menacée.

L’extinction du tigre de Java a été prononcée en 2003, malgré quelques rares témoignages le mentionnant çà et là. Son homologue de Sumatra se bat littéralement pour sa survie. Plusieurs attaques ont été signalées, coûtant la vie à des bûcherons ayant empiété sur les zones d’habitat protégé de l’animal – mais aussi à des félins victimes des braconniers. On dénombre aujourd’hui moins de 500 individus en milieu sauvage. Les panthères (souvent noires en Asie du Sud-Est) sont rares, mais il en reste à Sumatra et dans le parc national d’Ujung Kulon à Java. Ce parc abrite également les 60 derniers rhinocéros unicornes de Java. L’espèce à deux cornes, que l’on trouve à Sumatra et éventuellement à Kalimantan, est aussi en danger.

De tous les animaux menacés en Indonésie, le plus fameux est probablement l’orang-outan, constamment fragilisé par la déforestation et la transformation de son habitat en plantations de palmiers à huile. Lors d’un épisode particulièrement tragique, un orang-outan égaré dans une plantation a trouvé la mort après que des habitants eurent mis le feu pour le chasser de l’arbre dans lequel il s’était réfugié. Des braconniers abattent fréquemment des femelles pour vendre leurs petits. Également victimes du commerce des animaux de compagnie et de la disparition des habitats, les diverses espèces de gibbon d’Indonésie sont aussi en danger.

On compte moins de 2 000 éléphants de Sumatra à l’état sauvage, 70% de leur habitat ayant été rasé pour faire place à des plantations et à des exploitations agricoles. Quant aux éléphants pygmées présents dans le nord de Kalimantan, ils sont moins de 100 à ce jour.

Parcs nationaux et zones protégées

Malgré un grignotage constant de ses terres dû à l’exploitation illégale par des bûcherons et des fermiers, l’Indonésie conserve de vastes étendues de forêt protégée, ainsi que des parcs nationaux, dont plusieurs zones préservées créées récemment. Les parcs nationaux sont mieux reconnus et mieux subventionnés sur le plan international que les réserves naturelles terrestres ou marines, très nombreuses aussi en Indonésie.

Problèmes environnementaux

Les effets indirects de la déforestation et de l’extraction des ressources naturelles se ressentent en Indonésie et au-delà : inondations et glissements de terrain emportent la précieuse couche arable, les cours d’eau stagnent et dégagent une odeur fétide et un brouillard dû aux brûlis recouvre l’ouest de l’Indonésie et au-delà pendant la plupart des saisons sèches. Par ailleurs, les feux et les émissions de dioxyde de carbone dues à la déforestation contribuent grandement au changement climatique, ce qui crée un cercle vicieux avec un allongement de la saison sèche et une augmentation des feux. Les problèmes s’étendent jusqu’au littoral indonésien et à l’océan, où l’on considère que plus de 80% de l’habitat corallien est en danger, en partie à cause du blanchiment du corail qu’entraîne le réchauffement de l’eau. Une longue tradition de pêche au cyanure et à la dynamite a grandement endommagé les coraux d’Indonésie. La pêche au requin (pour ses ailerons) et à la raie manta ont fortement appauvri ces populations, tandis que la surpêche menace de perturber l’écosystème marin. Parallèlement, l’explosion de la classe moyenne pèse sur les infrastructures du pays. Dans les villes, le trafic quotidien (avec la multiplication des véhicules individuels) génère une importante pollution de l’air. Les services de ramassage d’ordures sont dépassés. Une absence totale de réseau d’égouts fait que, quelle que soit sa provenance, l’eau ne peut être bue sans avoir été bouillie, ce qui accroît les besoins en kérosène et en bois de chauffage.

Voir aussi

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