Fès, la plus belle médina du Maroc
Depuis sa fondation, Fès a toujours gagné le cœur des érudits – philosophes, mathématiciens, hommes de loi, astronomes, théologiens… Dans cette ville riche en marchandises exotiques, des artisans aménagèrent des systèmes hydrauliques et des palais, tandis que les sultans et les nobles lui offrirent mosquées et écoles. Encore visibles, ces racines culturelles profondes sont honorées et perpétuées par les Fassis, et la ville en dérive une belle assurance.
La plupart des visiteurs consacrent l’essentiel de leur séjour à la médina qui forme la plus vaste zone urbaine sans voitures du monde. Hormis à sa périphérie, où vrombissent quelques mobylettes, la vieille ville ne se traverse qu’à pied (ou à dos d’âne). Elle est ponctuée de maisons avec cour, plus ou moins délabrées, dont certaines abritent des ateliers d’artisan. On trouve d’ailleurs à Fès d’excellents cours et circuits sur le thème de l’artisanat. Autant d’occasions de croiser des maîtres qui continuent à transmettre un savoir-faire séculaire.
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Un voyage à Fès
Ces dernières années, Fès est devenue une destination touristique courue. L’argent a afflué, depuis les riads de la médina vendus à des étrangers jusqu’aux nouveaux parcs aménagés et aux fontaines installées dans la ville nouvelle. Selon les luxueuses publicités des magazines occidentaux, Fès serait la nouvelle Marrakech.
Une telle affirmation donne à sourire aux Fassis, qui savent pertinemment que cette ancienne cité sûre d’elle-même n’a rien à prouver. Berceau de grandes dynasties, elle a traversé 1 200 ans d’histoire, connu des fortunes diverses et sera toujours là quand l’engouement actuel aura disparu.
L’influence de la ville est telle que tout souverain du royaume a toujours veillé à son allégeance, ou au moins à sa soumission. Le mouvement pour l’indépendance est né ici et les grèves ou les manifestations y sont toujours plus suivies qu’ailleurs.
Pour le visiteur, la médina de Fès el-Bali (le vieux Fès) constitue, non sans raison, le principal atout de la ville. Festival des sens, ce dédale de ruelles et de bazars couverts est rempli à craquer d’échoppes et de petites tables aux alléchants fumets, d’ateliers d’artisan, de mosquées et de passants. Tradition et modernité s’entremêlent : un homme à dos d’âne ou de mulet – toujours les principaux moyens de transport – peut ainsi bavarder sur son téléphone portable, tandis que la ligne d’horizon est aujourd’hui ponctuée d’autant d’antennes satellites que de minarets.