À 3 km en contrebas de la ville moderne, la Valle dei Templi, classée par l’Unesco, est l’un des sites antiques majeurs du pourtour méditerranéen, et comprend les temples doriques les mieux préservés hors de Grèce.
Aussi impressionnants soient-ils, les temples que l’on voit aujourd’hui n’offrent qu’un pâle reflet de ce que fut la cité antique d’Akragas, en son temps la quatrième plus grande ville du monde connu. Akragas fut fondée par des colons de Gela et de Rhodes en 581 av. J.-C. La présence d’eau douce favorisa une croissance rapide et, au Ve siècle av. J.-C., elle figurait parmi les grandes villes méditerranéennes, avec 200 000 habitants.
Le déclin de la ville s’amorça aux IVe et IIIe siècles av. J.-C., quand elle passa successivement aux mains des Grecs, des Carthaginois et des Romains. Ces derniers s’en emparèrent en 210 av. J.-C., la rebaptisèrent Agrigentum et encouragèrent l’agriculture et le commerce, ce qui lui permit de devenir plus tard un important centre commercial byzantin.
Que voir dans la vallée des Temples d'Agrigente ?
La vallée englobe les vestiges de la cité antique d’Akragas, dont l’immanquable ensemble de temples, admirablement préservés, érigés sur la crête pour servir de point de repère aux marins. Ce site de 1 300 ha à 3 km d’Agrigente est divisé en deux secteurs : est et ouest.
Le temple de la Concorde
Cet édifice remarquable n’a subi quasiment aucune altération depuis sa construction en 430 av. J.-C. Sa transformation en basilique chrétienne au VIe siècle, avec un renforcement de sa structure, explique en partie qu’il ait survécu aux tremblements de terre. En 1748, le temple fut restauré dans sa forme d’origine et reçut son nom actuel.
Un autre motif de sa résistance tient à la couche d’argile qui, sous-jacente à la roche dure qui supporte l’édifice, absorbe ainsi une part de l’énergie des secousses telluriques. Que les architectes grecs aient été conscients de cet avantage reste un sujet de débats, mais certains historiens modernes penchent pour l’affirmative.
Le temple d'Héra
Le Tempio di Hera, du Ve siècle av. J.-C., est également appelé Tempio di Giunone (temple de Junon). Partiellement détruit par un tremblement de terre au Moyen Âge, il conserve la majeure partie de sa colonnade ainsi qu’un long autel sacrificiel. Les traces rouges résultent d’un incendie, sans doute lié à l’invasion carthaginoise de 406 av. J.-C
Le temple d'Hercule
Dernier temple du secteur, le Tempio di Ercole date de la fin du VIe siècle. Huit de ses 38 colonnes ont été relevées et vous pouvez vous promener parmi ses vestiges.
Le tombeau de Théron
En contrebas des principaux temples, un petit édifice se dresse sur une haute base. Il est appelé Tomba di Terone, bien qu’il date de 75 av. J.-C., soit quelque 400 ans après la mort de Théron, le tyran grec d’Agrigente.
Les jardins de la Kolymbetra
Dans une fissure naturelle apparue dans le tuf tendre, le luxuriant Giardino della Kolymbetra est planté d’oliviers et d’agrumes, et de quelque 300 plantes étiquetées ; on y trouve des tables de pique-nique. Ce jardin est géré par une organisation indépendante œuvrant pour la protection du patrimoine historique (FAI). C’est un lieu calme et ombragé, parfait pour échapper à la chaleur de la vallée et pour pique-niquer. On y accède par une descente raide (déconseillée aux genoux fragiles !).
Une visite guidée d’une heure d’un hypogée situé dans le jardin est proposée. La galerie, qui s’étend sur 185 m, est très étroite par endroits et traversée par une rivière souterraine.
Le temple de Jupiter
Les ruines du Tempio di Giove constituent la principale curiosité du secteur ouest. Couvrant une surface de 112 m sur 56 m avec des colonnes de 20 m de haut, il aurait été le plus grand temple dorique jamais construit si le sac d’Akragas par les Carthaginois n’en avait interrompu les travaux. Le temple inachevé fut plus tard détruit par un tremblement de terre.
Gisant sur le dos parmi les ruines, un télamon (atlante) haut de 8 m – une sculpture d’un homme aux bras levés – devait supporter le temple. Il s’agit d’une copie ; l’original est au Musée archéologique d'Agrigente.
Le temple des Dioscures
Quatre colonnes marquent l’emplacement du temple des Dioscures – surnom donné aux jumeaux Cator et Pollux et signifiant “fils de Zeus”. Érigé aux alentours du Ve siècle, il fut saccagé par les Carthaginois, avant d’être restauré dans le style hellénistique, puis à nouveau détruit par un tremblement de terre. Les quatre colonnes ont été redressées au XIXe siècle.
Le sanctuaire des divinités chtoniennes
Juste derrière le Tempio dei Dioscuri, cet ensemble de temples et de petits bâtiments aurait fait partie du Santuario di Demetra e Kore (sanctuaire de Déméter et Perséphone). Il remonte au début du VIe siècle av. J.-C.
Le quartier greco-romain
À l’est du Museo Archeologico, on voit encore distinctement la disposition des rues de la cité d’Akragas (qui devint, sous les Romains, Agrigentum), avec des rues principales (plateiai) coupées à angle droit par des rues secondaires (stenopoi) ; toutes furent tracées aux alentours du IVe siècle av. J.-C.
Nos conseils pour préparer votre visite de la vallée des Temples en Sicile
Le site archéologique est accessible par deux entrées, qui ont chacune un parking. L’entrée principale (Porta V) (Piazzale dei Templi) se situe au pied de la colline près du secteur ouest, tandis que la seconde, plus petite, l’entrée Tempio di Giunone, se trouve sur la colline. À chaque entrée, vous pourrez acheter un billet, obtenir des renseignements sur les visites guidées et vous procurer un audioguide (payant, en français notamment). Un guichet d’information touristique se situe au niveau de l’entrée principale (Porta V), dans un cabanon en bois, à côté du parking.
À chaque entrée, vous pourrez acheter un billet, obtenir des renseignements sur les visites guidées et vous procurer un audioguide (payant).
Pour vous y retrouver dans ce vaste site, utilisez l’application Valle dei Templi (à télécharger sur Google Play ou App Store) ou prenez part à une visite guidée (réservation obligatoire).
Pour connaitre les horaires et les tarifs, consultez le site officiel de la vallée des Temples d'Agrigente
Comment aller à la vallée des Temples ?
En bus
Le bus de ville n°1 de TUA relie toutes les demi-heures les gares routière et ferroviaire d’Agrigente au musée archéologique (15 minutes) et à la Porta V (20 minutes). Le bus n°2/, qui suit un autre itinéraire que le bus n°2 (repérez bien la barre oblique !), dessert toutes les heures environ l’entrée est des temples, près du Tempio di Giunone (10-15 minutes). Les billets sont en vente à 1,20 € chez les buralistes et à 1,70 € à bord des bus.
En voiture
En partant de la Piazza Marconi (face à la gare ferroviaire d’Agrigente), prenez la Via Francesco Crispi en direction des temples pendant 1,5 km. Pour l’entrée Tempio di Giunon , prenez à gauche la Via Panoramica Valle dei Templi sur 1,4 km : vous verrez à droite l’entrée du parking. Pour l’entrée principale (Porta V), restez sur la droite et continuez dans la même direction pendant 550 m sur la Via Passeggiata Archeologica ; au second embranchement, prenez la SP4 sur votre gauche pendant 1,3 km ; au rond-point, prenez le Viale Caduti di Marzabotto (première à droite) sur 200 m : le parking est à gauche