La Ribera et El Born

Parc de la Ciutadella

Le poumon vert le plus central de la ville fut aménagé au milieu du XIXe siècle à l’emplacement d’une ancienne forteresse haïe (la Ciutadella), dans l’est de La Ribera. Venez-y pour une promenade, un pique-nique, une balade en canot sur le lac, ou encore pour découvrir le Parlement de Catalogne ou admirer la fontaine à étages conçue en partie par Gaudí.

Après la guerre de Succession d’Espagne (1714), le roi Philippe V fit raser une partie de La Ribera pour y bâtir la forteresse de la Ciutadella, afin de surveiller Barcelone. Cette citadelle devint aussitôt le symbole de la haine que les Catalans portaient à Madrid et aux Bourbons, d’autant plus qu’elle servit plus tard de prison politique. Démolie en 1869 avec l’autorisation des autorités, elle fit place au parc, conçu par Josep Fontserè, qui accueillit l’Exposition universelle de 1888.

Située près de l’entrée du Passeig de Pujades, la monumentale cascade, réalisée entre 1875 et 1881 par Josep Fontserè avec l’aide du jeune Gaudí, combine de façon spectaculaire statuaire classique, rochers escarpés, verdure et chutes d’eau. Surmontée du Quadrige de l'Aurore, une sculpture équestre dorée représentant la déesse aux doigts de rose, elle rappelle la fontaine de Trevi, à Rome. Le kiosque à musique situé en face rend hommage à Sonia Rescalvo, artiste transsexuelle assassinée ici en 1991 par un groupe de néonazis.

Au sud-est, l’ancien arsenal du fort abrite désormais le Parlament de Catalunya. Les visites guidées gratuites de 45 minutes sont proposées dans de nombreuses langues (à réserver au moins 2 jours à l’avance sur le site Internet). Les visites libres sont possibles le 11 septembre (fête nationale catalane), de 10h à 19h. On y découvre le vaste escalier d’honneur (Escala d’Honor) et les diverses salles solennelles qui conduisent au Saló de Sessions, l’hémicycle où siège le Parlement de la région. Au centre du jardin, parmi les nénuphars de l’étang, se tient une statue à l’air sombre, intitulée Desconsol (“Tristesse” ; 1907), de Josep Llimona.

En parcourant le parc du côté ouest, celui du Passeig de Picasso, vous longerez plusieurs édifices construits pour l’Exposition universelle, ou juste avant. Celui qui se trouve tout en haut de la rue, d’allure médiévale, est le plus intéressant : le Castell dels Tres Dragons était toutefois fermé pour travaux lors de nos recherches. Domènech i Montaner a conçu ce “château” sur une structure métallique, une innovation à l’époque. Les armoiries sont toutes inventées, et une sorte de gaieté émane de l’ensemble de l’édifice. Pendant l’Exposition universelle, l’endroit servait de café-restaurant.

Au sud se trouve une serre majestueuse, l’Hivernacle, voisine de l’ancien Museu de Geologia et de la serre à palmiers appelée l’Umbracle. Sur le Passeig de Picasso, l’Homenatge a Picasso, de 1983, est une œuvre obscure, représentative du travail d’Antoni Tàpies : l’eau coule le long d’un cube de verre rempli de fragments de vieux meubles, de poutrelles d’acier, de cordes et de draps, posé sur un bassin peu profond.

L’entrée principale de l’Exposition universelle se faisait par le Passeig de Lluís Companys, au nord-ouest du parc, et l’imposant arc de Triomphe, du moderniste Josep Vilaseca i Casanovas, un édifice en brique construit dans un style mauresque inhabituel. Il est difficile d’imaginer quel triomphe il commémore, d’autant plus que l’exposition elle-même fut un échec commercial ! Peut-être faut-il y voir un symbole de l’optimisme qui régnait dans la ville en cette fin du XIXe siècle.

Passeig de Picasso ; 10h-22h30 ; Arc de Triomf ; Parlement de Catalogne ; 93 304 65 00 ; www.parlament.cat ; Arc de Triomf ; château des Trois Dragons ; Arc de Triomf ; Arc de Triomf, Jaume I ; arc de Triomf ; Arc de Triomf

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